Amy Winehouse, enfinAprès plusieurs annulations, la révélation soul de l’année est lundi soir sur une scène parisienne.
Et aussiAlbum : de la soul bon cru.
Ils sont quelques centaines de privilégiés : d’abord ceux qui ont assisté, vendredi 5 octobre, à l’enregistrement de la Musicale de Canal Plus, au cours de laquelle Amy Winehouse a joué quatre morceaux, dont un inédit (diffusion vendredi 6 novembre à 22h50). Ceux surtout qui, à Bobino le 28 juin, ont pu profiter d’un set complet de la chanteuse. Dans ce cadre assez intime, Winehouse avait offert une prestation bluffante, quoi que légèrement distante.
Pourquoi privilégiés ? Parce que les apparitions scéniques de la révélation soul de l’année sont plutôt rares, et que ses concerts parisiens font figure d’arlésienne. Déjà deux annulations cette année, dont un concert au Trabendo en mars et celui qui devait en faire une des têtes d’affiche de Rock en Seine, fin août. C’est bien pour cela que son concert programmé à l’Olympia ce 29 octobre était attendu avec impatience. Nouveau changement au programme, mais pour de bonnes raisons : une demande trop importante ont conduit les producteurs du concert à déplacer celui-ci au Zénith, aux capacités d’accueil évidemment toutes autres.
Après tout, Back to black, son album paru en début d’année (Universal) continue de figurer en tête des ventes en Europe. Une voix black sur un physique de petite blanche fragile, un timbre grave et éraillé de diva soul à l’ancienne, un croisement entre la Motown et le rock’n’ roll, un son formidablement entêtant et des compositions à la fois sombres et fruitées : Amy Winehouse avait tout pour convaincre et son deuxième album a convaincu.
Au-delà de sa musique, Winehouse fait aussi l’événement de façon quasi-permanente. « Une Pete Doherty au féminin », annonçait déjà Metro en février dernier. « Insolence à l’école, problèmes avec l’alcool, tatouages de pin up, tracas avec la bouteille et poids fluctuant » lui ont donné l’occasion de faire la Une des tabloïds et de brouiller un peu, voire beaucoup, l’image de cette jeune femme de 23 ans. Ce comportement et ses dérapages ont contribué à façonner une image, mais sont aussi pour partie à l’origine des lapins qu’elle a posés à ses fans français.
Cette fois, c’est pour de bon (même si rien n’est jamais sur…). Ceux qui avaient déjà leurs places pour l’Olympia regretteront probablement de devoir se contenter du Zénith. D’autant que les « petites » salles conviennent bien mieux au talent et à la présence scénique de la chanteuse. Sa voix profite pleinement de l’intimité que lui aurait à coup sûr offert l’Olympia. Les heureux détenteurs de billets devront se contenter du Zénith. Amy, elle, pourra s’appuyer, au sens plein du terme, sur un groupe impeccable, notamment deux choristes-chanteurs qui assurent l’essentiel du spectacle pendant que Winehouse reste campée à son micro. Pas grave, sa voix suffit à elle seule à donner du bonheur à ses fans.
François Bourboulon
Metrofrance