Derrière Amy Winehouse, on trouve deux filles qui sont aussi dit-on des révélations de la scène anglaise. Il y a Lily Allen et Kate Nash que j'écoute ces derniers temps. De belles mélodies, une voix avec un gros accent, une attitude à la Lily Allen vis à vis des garçons.
Pour l'écouter :
https://www.youtube.com/watch?v=orACIBjHuI4
Pour en savoir plus, voici un article :
"""Il se joue actuellement au Royaume-Uni une bataille presque aussi passionnée qu’entre supporters de Manchester United et du Liverpool FC. Chez les bookmakers de Londres, dans les pubs des quartiers gris de Sheffield, derrière la photo de la pin-up de la page 3 des tabloïds, le débat s’anime: "Kate Nash! Vraie révélation ou baudruche pop qui dégonflera vite?"
Le nom de cette charmante rondouillarde de 20 ans est apparu il y a quelques mois via la section musique de MySpace. Des milliers de connexions plus tard, et voilà l’outsider Kate Nash qui braconne allègrement sur les terres des pop stars officielles d’Albion, Robbie Williams ou Travis.
Sorti dans le commerce le 12 août, son premier album, "Made of Bricks", s’est d’ores et déjà catapulté au sommet des ventes. Depuis la mi-juillet et l’engouement superlatif de la jeunesse branchée d’Albion pour le single "Foundations", la Kate Nash mania prend de l’ampleur.
"Très intelligent mon chéri! Reprends donc une bière!"
La ritournelle est entêtante, la voix haut perchée, l'accent à couper au couteau, l'humour tordu et –last but not least– les paroles règlent leur compte à un ancien petit ami: "Je raconte une histoire que tu trouves ennuyeuse et tu m’humilies devant tes amis. Je te réponds 'Très intelligent mon chéri! Reprends donc une bière!' Alors tu me traites de traînée"! Le tout balancé avec un sourire candide.
Les onze titres de ce disque sont à l’avenant. Les douces mélodies dissimulent des textes en forme de blog de post-adolescente de son époque. Chez Kate Nash, il est question de garçons qui se comportent comme des "têtes de noeud", ou de sorties du samedi soir où l’on découvre que le garçon que l’on convoite embrasse une autre fille: "Finalement je rentre à la maison et je vais regarder Channel5"!
Dans une Angleterre amoureuse de ses femmes pop libérées, ce genre de pedigree a valeur de passeport vers la gloire. L’an passé, le trio féminin The Pipettes, de Brighton, se fait remarquer pour son mélange de mélodies sucrées façon girls band des années 60 et de textes crus rappelant les répliques de la série culte "Sex and the City".
Toujours en 2006, l’affreuse gamine gâtée Lilly Allen, tout en bling blinguerie assumée, casse la baraque avec son tube soul ensoleillé "Smile" au refrain vengeur: "Quand je te vois chialer, j’avoue que cela me fait sourire!"
Cette année, la nouvelle star du Royaume-Uni s’appelle Amy Winehouse. Médias et public se prosternent devant cette diva de 24 ans, férue de soul, alcoolique et droguée notoire.
"Le pire album de l'année"
Plus romantique en apparence, Kate Nash semble bien partie pour suivre les traces de ses grandes sœurs terribles. Le chanteur Prince, pourtant avare en compliments, brûle de rencontrer la sensation pop qu’il juge "énormément talentueuse, comme aucune autre artiste anglaise"!
En Grande-Bretagne, certaines voix s’élèvent pourtant contre ce triomphe imprévu. Pour The Guardian, "Made of Bricks" est un disque "incroyablement creux"! The Independent pousse plus loin: "En pole position pour le titre de pire album de l’année." Plus vache encore, un collectif de rappeurs incognitos amuse la communauté MySpace avec "LDN is a Victim", titre parodique du tube introductif de Kate Nash "Caroline is a Victim" et du "LDN" de Lilly Allen. Le but de la manœuvre: mettre en boîte la scène londonienne chav, où les chanteuses roulent des mécaniques comme des gangsta rappeurs, parlent crûment sexualité et abusent du langage SMS.
Un phénomène en marge de l'industrie musicale
Pourquoi tant de violence envers une chanteuse dont le seul crime serait de truffer ses comptines de fautes de syntaxe? Peut-être parce que l'industrie musicale est de nouveau face à un phénomène qu’elle n’a pas su anticiper. Ceci pour la troisième fois consécutive...
Les jeunes rockers d’Arctic Monkeys, en 2005, et Lily Allen, l’an passé, sont autant d’exemples d’artistes dont la carrière s’est bâtie sur le bouche-à-oreille généré sur Internet. Jusqu'à récemment, Kate Nash n’était pas référencée sur la carte des noms à suivre.
Aspirante comédienne, cette native de Belfast élevée dans la banlieue de Londres avait même remisé au placard ses envies de carrière pop, après s’être fait consciencieusement jeter des écoles de musique du pays.
Aujourd’hui, Kate Nash enquille les concerts à guichet fermé et se répand en considérations hargneuses sur la reformation des Spice Girls ("Aucun intérêt! Elles sont vieilles et moches!"). A 20 ans, le renouveau du folk à l’heure des blogs se trouve peut-être entre ses mains."""